Tôt le matin, nous quitterons Quàn Ba pour prendre la direction de Méo Vac en passant par la boucle Yên Minh, Méo vac , Dong Va.

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Réflexion faite, nous avons bien dormis.

Le petit déjeuner tant attendu à été pris dans un petit café sur le bord de la route.

Une bonne soupe de pâtes avec un œuf mollet et un café filtre .
Le top pour reprendre la route en pleine forme!

A la sortie de Quân Ba, nous rencontrons quelques hommes Hmongs, facilement reconnaissables avec leur crâne rasé, leur large pantalon tissé en toile de chanvre et teinté à l’indigo. De grosses chaines en argent pendant à leur coup, leur donnant un air farouche.
Sur le bas coté de la route des femmes habillées de tenues chamarrées, vendent des cucurbitacée.

La route 4 C monte de plus en plus pour atteindre le col de Nakhé à 1600 m altitude
D’un coté de la route, la vallée de la rivière Ngo Que et des rizières  et de l’autre, des  cultures de mais et quelques bananiers, manguiers, lichis….
Les maisons sont à flanc de montagne et on y accède par un chemin muletier à fort dénivelé.
Les murs sont en torchis. Sur le toit, pas de cheminée, la fumée s’évacue directement par un trou en haut du mur où est installée l’âtre et facilement reconnaissable car noir de suie.

45 km de Don Van , on bifurque à l’embranchement de Yen Minh pour prendre la direction MEO VAC puis DONG VAN

Nous entrons dans le monde des croyances, des chamanes, des génies… Ici on se soigne principalement avec des décoctions de plantes et certaines incantations.

La route est bordée de magnifiques rizières en terrasse. Quelque fois, entre  les plans de mais , des plantations de cannes à sucre, qui une fois séchées sur le toit des maisons serviront d’alimentation pour les buffles.
J’ai cru apercevoir des cultures de cacahouètes, haricot vert, navets, radis..
Les maisons sont construites en briques de pierres enduites de chaux sur une fondation de 80
cm de hauteur en pierre. Des gamins jouent aux billes en plein milieu de la route qui devient de plus en plus petite et sinueuse.
Les chemins muletiers sont empierrés pour éviter de glisser lors des pluies, ici et là des couleurs rose foncée, orange, jaune , vert fluo, nous interpellent. Ce sont les jupes des femmes qui lance une tache de couleur sur la route bordée de rocher noirs.

A 30 km de Méo Vac,  rencontre avec une mine d’antimoine.

Je suis abasourdie par ce que je découvre: Hommes , femmes et enfants,  accrochés à flan de terrils, bravent des éboulements mortels en fouillant dans des déchets de minerai que des camions viennent déverser. Au risque de recevoir des pierres sur la tête , chacun se précipite pour récupérer des restes de minerai d’antimoine, le tout dans une poussière qui envahira leur organisme en laissant des traces indélébiles.

L’antimoine, élément proche parent de l’arsenic,est un  neurotoxique puissant, L’intoxication aiguë, connue autrefois sous le nom de « choléra stibié » a été décrite pour
des ingestions importantes . Elle se caractérise par des troubles incoercibles graves (vomissements, diarrhées) avec des fortes douleurs gastro-intestinales qui évoquent une intoxication arsénicale. La déshydratation qui en résulte peut aboutir à la mort par collapsus cardiaque. On observe des atteintes de même nature par inhalation de poussières avec en plus une forte irritation des voies aériennes supérieures (toux, dyspnée) pouvant conduire à un oedème aigu pulmonaire. Par ailleurs, l’antimoine et ses composés sont de puissants irritants de la peau (dermatite), des yeux (conjonctivite) et
des muqueuses.

En grimpant vers MEO VAC,directionLUNG PHIN.
Le marché de Lung Phinh a lieu les jours du Tigre et du Singe (selon calendrier lunaire). C’est un des plus spectaculaires marchés des minorités de la région.
Nous pénétrons dans un paysage lunaire, parsemé de pitons de calcaire, d’aiguilles de granit et de canyons.

De chaque coté de la route, des champs d’ aiguilles de granit noir ( “forêts de pierre”),parsemés de taches de couleurs: les jupes et les fichus multicolores des femmes travaillant aux champs. Les hommes se fondant dans le paysage avec leur tenue noir indigo;
Le panorama est tout simplement époustouflant! Les routes étroites en lacets sont accrochées a flanc de montagnes et surplombent des gouffres de 800m plongeant vers la rivière Ngo Que.

A flanc de montagne, hommes,femmes, enfants travaillent ; Le moindre lopin de terre est semé de mais.
Un à deux épis sur 10cm2 d’une terre aride. Chaque pentes des montagne est cultivées. La dénivellation, souvent de 45degrés et plus, donne un pénibilité aux travail des champs.

La région est très pauvre, l’eau y est rare. Vu l’altitude, ce ne sont que les nuages et la bruine qui apportent l’humidité.
Les cultures sont modestes et les repas certainement frugaux et d’une qualité peu nutritive.

Les gens sont petits, tassés par les travaux des champs en terrasse,
courbés par les lourdes charges portées à dos d’hommes.
Je n’ai pas rencontré de chevaux de bas, juste quelques bœufs anhélant de douleur en tirant le socs des charrues, essayant de sarcler un peu de terre dans ces champs de cailloux noirs.

Au détour d’un lacet de la route, un emplacement dé-pierré laisse la place à quatre ou cinq maisons aux murs en planche et au toit en tôle ondulés. Une petite étable attenante, une réserve d’eau en ciment et un bananier, le tout ceint d’un mur de pierre pour se protéger des intrusions des bêtes
sauvages, tigres? Qui sont encore légion dans ces contrées.

Arrivée à Méo Vac pour assister au marché.

A suivre……….. Marché de Méo Vac